Apprendre l’anglais avant un départ à l’étranger
Permis Vacances-Travail en poche ?
Billet d’avion réservé ?
Mélange d’excitation et de peur au niveau de l’estomac ?
Oui c’est bien cela, vous vous apprêtez à partir 1 an à l’étranger !
Si vous avez opté pour un pays anglo-saxon, comme le Canada, l’Australie ou bien la Nouvelle-Zélande, une petite musique doit s’installer dans votre esprit : « mais comment vais-je m’en sortir avec mon niveau d’anglais pourri !? ».
Pour vous aider dans cette tâche, je vais vous donner dans cet article mon retour d’expérience ainsi que quelques conseils. Des astuces qui m’ont bien aidé lors de mon premier voyage au Canada, où après 3 mois sur place je commençais enfin à ne pas trop mal me débrouiller avec la langue de Shakespeare.
Alors en route mauvaise troupe !
Avant le départ
Quelques mois avant mon envol pour Vancouver, j’ai décidé d’attaquer cette question de langue anglaise avec sérieux.
Mon niveau, pour situer, était comme la plupart des jeunes de ma génération : très limité.
J’avais une base, mais impossible de lire un livre ou de regarder un film en anglais.
Le plus gros choc pour moi fut le jour où un touriste à Paris me demanda de l’aide dans le métro. Bien que quelques mots sont venus s’entrechoquer dans ma tête, impossible d’émettre le moindre son.
Il fallait que cela change.
Je n’avais pas pour objectif de devenir bilingue avant mon départ, mais plutôt de m’imprégner au maximum de la langue de Shakespeare. Qu’elle me devienne familière à l’oreille, même si je ne la comprend pas.
Je me suis alors rappelé un conseil de ma professeur d’anglais de 3ème : « chaque jour, imprégnez-vous d’un peu d’anglais. Lisez quelques pages d’un livre ou quelques lignes d’un site internet. Trouvez quelque chose qui vous intéresse ».
C’est ainsi que je me suis mis à me gaver d’anglais à toutes les sauces.
Lire de l’anglais quotidiennement
Restez avec moi !
Ne partez pas tout de suite !
Nullement question ici de lire des livres en anglais.
La tâche serait bien trop ardue pour commencer et vous serez vite découragé.
Non, il faut lire de l’anglais, mais quelque chose de simple et rapide.
Quelque chose que vous pouvez faire tous les jours facilement.
Pour moi, ce fut de consulter le site 9gag.
C’est un site où n’importe qui peut poster des images à but humoristique.
Ce n’importe qui inclu également des personnes non anglophones, ce qui induit parfois quelques fautes d’orthographes dans les textes des images. Mais notre but ici n’est pas d’apprendre de la grande littérature, mais simplement d’avoir un contact régulier avec l’anglais.
Naviguer sur ce site internet m’a permis de réviser mes gammes, et même d’apprendre certains termes et expressions.
De façon ludique, car il n’y a rien de sérieux sur ce site, que de la blague !
Dans un premier temps il me manquait souvent la compréhension d’1 ou de 2 mots pour comprendre un texte.
Si c’est votre cas, simplement ouvrez un dictionnaire comme j’ai pu faire !
En effet, même si ce site est exclusivement potache, le consulter chaque jour m’a permis de revoir des termes que j’avais oublié et laissé au lycée, mais également de me rafraîchir l’esprit avec l’utilisation des temps. Mon vocabulaire et mes automatismes s’en sont trouvés renforcés assez rapidement.
Vous vous rendrez compte de plus qu’au final, l’anglais c’est une vaste blague.
Besoin de parler au passé ? Rajoutez « ed » à la fin du verbe.
Besoin de parler au futur ? Prenez simplement votre verbe et ajoutez « will » devant.
Ainsi, trouvez un site internet qui vous plaise, 9gag ou autre, et ne le lâchez pas.
La clef est la régularité ici !
Regarder des films/séries en VO
« Oui merci Michel, on n’y avait jamais pensé ».
Cela sonne comme une évidence, mais il est toujours bon de le rappeler.
Il faut regarder tous vos contenus audiovisuels en anglais !
Même si c’est en VO sous-titré français, et que vous passez plus de temps à lire les sous-titres qu’à vous préoccuper des dialogues. Je suis passé par là.
Pour moi, lorsque j’écoutais de l’anglais, c’était comme écouter du bruit.
A part 2 ou 3 mots que j’arrivais à déchiffrer, le reste du temps c’était proprement incompréhensible.
Là encore j’insisterais sur la régularité.
Tous les jours, regardez-vous un film ou quelques épisodes d’une série TV.
Le but ici n’est pas d’arriver à comprendre les dialogues d’un film au bout de quelques semaines.
Non l’objectif est que la langue anglaise devienne familière pour vos oreilles. Même si vous ne comprenez que 2 mots par phrase, écouter des gens parler anglais chaque jour vous habituera à cette langue : son phrasé, son tempo, son intonation.
Toutes ces choses qui vous seront bien utiles une fois atterri dans un pays anglo-saxon.
Vous aurez toujours du mal à comprendre les locaux, mais votre cerveau sera habitué à cette langue, et le choc de passer d’un pays francophone à un pays anglophone sera ainsi moins rude pour vous. Là encore, je parle par expérience.
Une fois arrivé à destination
Prendre des cours est surement une bonne idée.
Mais si vous n’êtes pas scolaire, ou que vous ne voulez pas y mettre de l’argent, ou bien encore que vous n’avez pas la motivation nécessaire, il y a d’autres solutions.
Je ne sais pas pourquoi, mais prendre des leçons ne m’a jamais traversé l’esprit.
A aucun moment, malgré que je partais de très loin comme précisé plus haut dans cet article.
A la place, j’ai plutôt tout misé sur l’immersion.
C’est assez effrayant au départ, car au début c’est évidemment très frustrant : ne pas pouvoir comprendre les gens et ne pas pouvoir communiquer avec eux.
Mais cela fonctionne
Réellement.
Faire du wwoofing
Etre bercé jour et nuit dans un environnement anglo-saxon est un grand plongeon dans un bassin de doutes et d’angoisses, mais vous apprendrez à nager petit à petit.
Je ne me voyais pas, à peine arrivé au Canada, commencer à répondre à des annonces de jobs et passer des entretiens.
C’était bien au dessus de mes forces.
A la place, j’ai passé mes premiers mois à faire du wwoofing/helpx.
Faire du volontariat vous retire la pression de devoir être bilingue tout de suite.
Ce n’est pas un travail rémunéré, vous êtes seulement là pour aider.
Il faut juste croiser les doigts pour ne pas avoir trop de francophones comme collègues !
Pour ma part, j’avais été assez chanceux.
En effet, dans ma première ferme, il y avait 5 francophones (québécois et suisse) et 4 anglophones (allemands et japonais). J’ai eu donc un départ assez tranquille dans le maniement de la langue de Shakespeare.
Ainsi, je parlais en français avec les francophones, et de temps à autres je me lançais à converser avec les allemands.
Mais cela n’allez guère loin !
La frustration était intense.
J’arrivais à les comprendre très bien, mais de mon côté je n’arrivais pas à sortir plus de 3 mots en anglais, mon cerveau s’engluait tout seul.
Trois semaines plus tard, je changerais d’adresse pour me retrouver dans un B&B, où j’aurais pour seul compagnon la gérante, ainsi qu’une collègue australienne. Plus de filet de sécurité, aucun francophone aux alentours !
J’ai ainsi pu remarquer ma progression, car en plus de comprendre très bien mon amie australienne, j’arrivais enfin à enchainer des phrases et à me faire comprendre d’elle. C’était encore très rustique, mais quel soulagement !
Rester dans des fermes peux aussi vous aider à améliorer radicalement votre compréhension de l’anglais.
En effet, dans ma troisième et dernière expérience de wwoofing, les propriétaires possédaient un accent campagnard atroce. A parler vite avec une mauvaise élocution.
Les écouter parler, c’était comme aller à la chasse aux papillons.
On agite son filet vigoureusement dans tous les sens et on s’estime heureux si on a récupéré 2 ou 3 mots au passage.
Lorsque 3 semaines plus tard je me rendrais de nouveau à Vancouver pour passer un entretien d’embauche, mon dieu quel délivrance ce fut !
Que cela soit dans les rues, durant mon entretien ou avec mes futurs collègues, tout m’apparaissait si claire, si audible, si compréhensible, tous avaient un accent si léger à comparer à mes derniers hôtes.
Ainsi en 3 mois de woofing, j’ai pu atteindre un niveau correct.
Ne vous étonnez pas si vous sentez que votre compréhension est bien meilleur que votre expression orale. Cette dernière met toujours plus de temps à se developer, car il faut apprendre à lâcher prise et à se lancer. Ce blocage disparaîtra à un moment donné, il faut se montrer patient !
Au sujet de la compréhension orale, pour l’accélérer encore plus une fois arrivé dans votre pays d’accueil, une bonne idée est de vous prendre une ration de série tv chaque jour. Mais pas n’importe lesquels !
Regarder des tv shows
Une fois en terre anglophone, votre cerveau va assimiler chaque nouveau mot que vous croiserez dans votre journée.
Pour accélérer encore plus ce processus, il vous faut regarder des séries tv en VO, et cette fois sans sous-titre !
Mais pas le jour de votre atterrissage.
Attendez pour cela plusieurs semaines.
A mon arrivée, les programmes tv me restaient incompréhensible.
Ce n’était plus le cas 2 mois plus tard.
Encore faut-il ne pas regarder n’importe quoi !
En effet, je n’ai aucune explication à cela, mais la difficulté de compréhension n’est pas la même selon le type de programme audiovisuel.
Ainsi, par ordre de difficulté, voici ce que cela donne :
séries de 20 minutes > séries de 45 minutes > films
Un film en VO est extrêmement compliqué à suivre au début.
Rien d’impossible mais il vous faudra du temps.
Les séries de 45 minutes se rapprochent d’un mini film, et la difficulté de compréhension s’en rapproche ainsi.
Je le répète encore, je n’ai pas d’explication à cela, ceci est juste mon ressenti personnel.
Vous l’aurez compris, il faudra donc se lancer avec des séries de 20 minutes !
Séries que l’on appel Sitcoms.
How I Met Your Mother, Big Bang Theory, etc…
Faites votre choix.
Ne prenez pas particulièrement une série que vous adorez, car le fait de ne pas comprendre parfaitement les dialogues au départ pourrez vous frustrer.
Pour ma part, 2 mois après mon arrivée au Canada, je me suis aperçu que les programmes tv me devenaient assez compréhensible. En particulier la sitcom That ’70s Show qui passait en boucle.
Il est pour autant dur de se lancer dans le vide.
Sans filet, et donc sans sous-titre.
Mais après quelques épisodes où je ne pouvais m’empêcher d’activer les sous-titres anglais, je me suis fait violence pour les retirer. Et à ma grande surprise j’arrivais à comprendre 80% des dialogues. Ce qui était une énorme satisfaction !
Je me suis mis alors à me gaver chaque soir d’épisodes sur mon laptop.
Dans un but réellement pédagogique, dans le but d’inonder mon cerveau telle une éponge.
Votre vocabulaire va s’enrichir grandement.
Vous percerez enfin un peu le mystère de la langue anglaise.
Tous ces mots qui reviennent si souvent.
Toutes ces expressions et argots qui prendront enfin tout leur sens.
Toutes les combinaisons que l’on peut effectuer avec un même mot pour l’utiliser dans des contextes différents.
Comprendre enfin que ces combinaisons qui font changer le sens d’un mot ne sont pas une difficulté, mais au contraire, un outil pratique et facile, qui permet avec seulement quelques termes de pouvoir dire un tas de choses. Un tas de choses qui auraient chacun un mot propre en français. Mais pas en anglais.
English is easy.
Se lancer dans la lecture
Après plusieurs mois sur place, je prenais toujours cette bataille de l’apprentissage de l’anglais très au sérieux.
Pour apprendre encore plus de vocabulaire, je me suis essayé dans la lecture d’un roman.
Sur la table d’un café avant de commencer mon travail de plongeur, avec mon dictionnaire anglais/français à proximité.
Je l’utilisais très souvent, butant toujours sur un mot.
Parfois le même, dont je recherchais la traduction jour après jour, page après page, pour qu’enfin, au bout d’un moment, il finisse par rentrer.
Avec le recul, je dirais que cette étape est facultative.
Pour sur j’ai glané quelques mots de vocabulaire supplémentaire durant ces quelques semaines de lecture, mais le rapport effort / bénéfice n’est peut être pas le meilleur pour un débutant.
Ainsi la lecture me demandait beaucoup d’attention et d’efforts, qui peuvent être vécus comme une contrainte un peu frustrante. A plus forte raison qu’un an plus tard, je me suis rendu compte que mon niveau de lecture était devenu très bon. Un livre non traduit en français me séduisait énormément, je me l’étais donc procurer. Et cette fois-ci, la lecture m’était simple et sans effort. Cette étape de lecture peut donc surement attendre un peu si vous ne vous sentez pas de vous lancer dans cette aventure.
Trainer avec des anglophones
Cela coule de source, mais beaucoup de personnes se font piéger.
En effet, partir en couple rend votre apprentissage moins aisé, car il est très tentant de vous reposer uniquement sur votre moitié pour communiquer.
Là où une personne seule devra se débrouiller par elle-même et s’ouvrir aux autres, en couple, cette ouverture peut être moins grande. Il en va de même pour les personnes partant entre amis.
Trouver une colocation avec des français peut paraitre rassurant, mais cela ne sera qu’un nouveau frein dans votre apprentissage. Cela limitera drastiquement vos fenêtres où vous aurez à communiquer en anglais.
De plus ces colocataires deviendront le plus souvent des amis, avec qui vous sortirez ensemble, pour retrouver d’autres français, ce qui enclenche un cercle très vicieux et négatif dans votre objectif de devenir bilingue.
Je ne peux que vous conseiller de trouver une coloc avec des anglophones.
Et/ou à vous faire des amis locaux.
J’ai pour ma part eu la chance de tomber sur une petite annonce sur internet d’une canadienne qui recherchait quelqu’un pour pratiquer un échange linguistique français/anglais.
Pouvoir sortir, prendre un simple café avec un anglophone vous fera progresser encore plus.
Conclusion
Le dernier des imbéciles peut devenir bilingue en anglais.
Et cela, même si vous aviez des résultats moyens à l’école, comme c’était mon cas.
Cette école qu’on se plait à montrer du doigt comme responsable de notre échec en anglais.
Je la vois moi, avec le recul, sous un nouvel oeil et me montre bien plus indulgent envers elle.
En effet, comment inculquer une langue étrangère dans des classes à 20 ou 30 marmots ?
Dont la motivation est pour la plupart inexistante ?
Non je ne blâme pas l’Education Nationale.
Elle a au moins le mérite de nous inculquer les bases.
Pour vraiment devenir bilingue, c’est le fruit d’un travail personnel.
S’il faudrait blâmer quelqu’un, cela serait plus les français en ordre général.
Ainsi si vous ramenez des mauvaises notes d’anglais à la maison, vous recevrez toujours le même discours de la part de votre entourage : « oh, tu ne t’en sort pas en anglais ? C’est normal, tu es français, on est plutôt mauvais en langue étrangère ! ».
Cette petite musique ambiante qui tourne en boucle dans notre société fait que nous ne sommes ni poussé ni encouragé à apprendre et surtout maitriser une langue étrangère. Le climat n’est pas propice et on se retrouve avec une population résolût dès le plus jeune âge dans sa médiocrité soi-disant naturelle dans l’apprentissage d’une langue étrangère.
C’est pourtant à la porté de tous.
J’étais comme la plupart des gens avant de partir au Canada. Ecouter de l’anglais, c’était comme écouter du bruit, et les personnes bilingues me paraissaient être des demi-dieux.
Mais il n’y a au final vraiment rien de magique, vraiment rien d’inaccessible.
Il faut juste montrer un peu de rigueur, de volonté et de persévérance.
S’il n’y a qu’une chose à retenir, cela serait vraiment cela : rigueur et motivation.
J’ai choisi de ne pas prendre de cours d’anglais, pour autant j’ai pris l’apprentissage de cette langue très au sérieux, en appliquant les méthodes que j’ai évoqué dans cet article. Je me suis montré très scolaire dans mon approche et cela a payé.
Ainsi, quelque soit votre niveau en anglais, il n’y a pas de stress à avoir.
Mon parcours prouve que l’on peut y arriver.
Un nouvel univers vous attend.
Plus qu’une ouverture d’esprit, et au risque de paraitre pompeux, le fait de parler anglais, lingua franca à l’heure actuelle, vous permettra de vous sentir plus connecté au monde et à ses peuples qui le composent.
Alors prenez votre courage à deux mains et lancez-vous !
Vous ne le regretterez pas.
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